Après un accident causé à Itxassou, le chauffard qui s’est enfui de l’hôpital de Bayonne condamné.
L’homme condamné jeudi 2 mars par le tribunal de Bayonne était déjà défavorablement connu de la justice. © Crédit photo : illustration Émilie Drouinaud/ « Sud Ouest »
Un conducteur a été condamné à huit mois de prison ferme, jeudi 2 mars. Il s’est enfui des urgences à Bayonne pour échapper aux dépistages d’alcool et de stupéfiants, après avoir causé un accident à Itxassou.
Sa fuite l’aura conduit derrière les barreaux. Le tribunal de Bayonne a condamné un conducteur à huit mois de prison ferme, jeudi 2 mars, pour conduite sans permis, sans assurance, en état d’ivresse et blessures involontaires.
Le 20 février, cet homme de 34 ans a percuté une voiture arrivant en sens inverse, après avoir dévié de sa voie, à Itxassou. Sa conductrice a été légèrement blessée.
Interpellé à Hasparren
Évacué à l’hôpital pour des examens de contrôle, il a faussé compagnie aux gendarmes une fois aux urgences, afin d’éviter d’avoir à se soumettre aux tests de dépistage d’alcool et de stupéfiants. Ce récidiviste avait été rattrapé chez lui, à Hasparren, lundi 27 février. Le tribunal l’a maintenu en détention.
Yoann Boffo
sudouest.fr
Finale tête à tête : « Je ne réalise pas encore », glisse Luis Sanchez après sa victoire - Pelote (main nue)
Luis Sanchez, heureux à l’issue d’une partie longtemps accrochée. © Crédit photo : Nicolas Mollo/SUD OUEST
Sacré le dimanche 5 mars, l’Espagnol a savouré sans fanfaronner. Il sera en lice pour la compétition par équipe dès la semaine prochaine
Luis Sanchez a levé le poing en finale ce dimanche à Hasparren, au trinquet Berria (40-29), face au sextuple champion fédéral et tenant du titre, Baptiste Ducassou. Il est le premier pilotari d’Hegoalde à coiffer la boïna fédérale. Une joie toute en retenue pour le Pamplonais qui fêtera ses 26 ans le 29 mars prochain et garde bien les pieds sur la kantxa.
Quels sont les sentiments qui prédominent après ce titre si convoité ?
De la joie et aussi beaucoup de fierté de coiffer la boïna du tête à tête, une discipline que j’affectionne tout particulièrement. C’est une réelle récompense pour tout le travail accompli. Je remercie mon entourage et mon équipe qui, depuis le début, a cru en moi. Je ne réalise pas vraiment encore. Je vais sans doute mieux apprécier dans les jours à venir.
Comment vous êtes-vous senti au moment d’aborder cette finale avec l’étiquette de favori ?
Bizarrement, je me suis senti fatigué et pas très en jambes. Ça s’est ressenti sur mon entame où j’ai manqué de précision. J’ai eu des mauvais placements, et j’ai aussi mal touché la pelote. À l’inverse Baptiste est très bien rentré dans la partie.
Malgré un début de partie poussif, l’Espagnol n’a pas paniqué et repris le fil pour l’emporter.
Le déroulement de la rencontre a-t-il été conforme à votre plan de jeu ?
Pas au début. Heureusement je n’ai pas douté et je suis resté concentré. J’ai pu rectifier le tir avant la vingtaine, c’était important. Comme je l’avais imaginé, j’ai privilégié le but à gauche pour ensuite être en mesure de profiter de la deuxième pelote. Je pense que ça a été la clé de la partie.
Au moment du choix des pelotes, vous annonciez que ça se jouerait aussi sur le physique. Verdict ?
Le physique est toujours important. Lorsqu’on arrive dans la dernière dizaine, que la partie est intense et équilibrée, il faut être frais et encore lucide pour faire les bons choix. Je travaille énormément sur ça avec mon préparateur physique José Javier Zabaleta. Sur cette finale ça a été payant.
L’Espagnol va devoir vite basculer sur la compétition par équipe à partir du 12 mars.
Que va changer ce titre pour le futur de votre carrière ?
Je pense que cela va me donner de la confiance pour les saisons à venir. Je ne m’enflamme pas pour autant. Je sais d’où je viens et je mesure tout le chemin qu’il a fallu parcourir pour rivaliser avec les meilleurs joueurs. Je sais que rien n’est acquis, je vais continuer à travailler, j’ai encore une belle marge de progression.
Vous n’avez pas trop de temps pour savourer. Le championnat par équipes débute la semaine prochaine. C’est perturbant ou excitant ?
Je vais me reposer quelques jours et rapidement me tourner vers la compétition en deux à deux. Je suis content de jouer avec Eneko Maiz avec qui j’évolue en sélection Espagnole. Le tournoi est relevé, on sera une équipe d’Hegoalde humble mais ambitieuse. Quand je m’engage dans une compétition, c’est toujours avec l’objectif d’aller au bout.
Andde Bello
sudouest.fr
Attaques de brebis au Pays basque : ces chiens de la ville qui traumatisent la campagne
Thierry Hiriart et ses quelque 200 manex tête noire ont subi plusieurs attaques ces dernières années. © Crédit photo : Bertrand Lapègue
Les attaques mortelles contre des brebis se multiplient dans la région d’Espelette. Les chiens de randonneurs non tenus en laisse sont dans le collimateur des éleveurs. Ils ne sont pas les seuls responsables.
La plupart du temps, les secours arrivent trop tard. Le mal est fait. Même tableau chaotique : un troupeau éparpillé, des touffes de laine disséminées sur le champ de bataille, des brebis repeintes à l’encre rouge à hauteur du cou ou de la cuisse. Des cadavres. Du traumatisme. Parfois, le ou les coupables traînent encore dans les parages. Du sang plein la gueule. « On en a vu se laver à la rivière avant de rentrer chez eux », se désole Thierry Hiriart, éleveur de manex à Espelette et dernier en date touché par la saignée.
Dans la cité du piment, épicentre du phénomène, d’étonnantes et violentes attaques sur les troupeaux ovins se multiplient depuis plusieurs mois. Ici, à l’entrée du Pays basque intérieur, contrairement à la région plus reculée de Lantabat, où le loup avait un temps été accusé cet été avant d’être – officiellement – mis hors de cause, le prédateur est clairement identifié. Il s’agit de son lointain cousin domestiqué. Enfin, domestiqué… C’est bien tout le problème, qui irrite à l’extrême les paysans locaux.
Je me pose la question de savoir si je ne vais pas prendre un fusil pour protéger mon troupeau
Déconfinement anarchique
Face à la légèreté de ces chiens agresseurs et surtout de leurs maîtres, certains, sans solutions, vont jusqu’à vouloir se faire justice eux-mêmes. Thierry Hiriart met en joue : « Quand je vais voir mes brebis à la montagne, j’ai deux ustensiles : mon bâton pour marcher et mes jumelles. Je me pose la question de savoir si je ne vais pas en prendre un troisième, un fusil pour protéger mon troupeau. » Procédé extrême et ancestral qui peut aussi consister à abattre, arbitrairement, un individu canin jugé menaçant.
Au plus fort de la psychose généralisée en Basse-Navarre, des arrêtés municipaux avaient autorisé cette pratique. Des innocents avaient été exécutés. On n’en est pas là au pied du Mondarrain, mais la question est prise très au sérieux par le maire d’Espelette, Jean-Marie Iputcha, lui aussi excédé. Dans le collimateur de l’édile, comme des éleveurs, une minorité de ces randonneurs citadins, débarqués en masse à la sortie du confinement. Sur ce qui s’apparente désormais à l’autoroute de la promenade du dimanche.
Thierry Hiriart a dû euthanasier deux de ses manex tête noire après l’attaque des chiens. DR
Ces randonneurs doivent comprendre qu’ils n’arrivent pas en terrain conquis
Thierry Hiriart se souvient du jour de la libération. « C’était un truc de dingue, ils sautaient partout au milieu des brebis. » La délivrance serait restée bon enfant, si ne figuraient pas parmi ces déconfinés quelques promeneurs inconséquents, désireux de faire gambader leurs chiens sans laisse. « Ils ont cette croyance : ’Mon chien est inoffensif’. Mais ils ne l’ont jamais vu en montagne », résume Panpi Olaizola. L’éleveur d’Espelette a été l’un des premiers frappés de l’année 2022. En mai. Deux chiens, quatre brebis tuées.
Une police de la montagne
« Ces randonneurs doivent comprendre qu’ils n’arrivent pas en terrain conquis », tonne Jean-Marie Iputcha. Le maire, « 100 % aux côtés des éleveurs », rappelle que les chiens doivent être attachés en montagne. Des panneaux ont été ajoutés au départ des divers sentiers menant au Mondarrain. Depuis cet été et la constitution d’une police intercommunale regroupant six communes (Saint-Pée-sur-Nivelle, Ascain, Sare, Espelette, Ainhoa et Arbonne), deux agents tournent sur les hauteurs pour rappeler la règle.
Andoni Cazenave élève 250 manex tête rousse sur les flancs du Mondarrain à Itxassou. P. M.
Mais est-ce suffisant ? Les éleveurs qui s’essaient aussi à la prévention se heurtent à une nonchalance déconcertante : « La plupart des randonneurs comprennent, note quand même Andoni Cazenave, éleveur à Itxassou, visé pour la dernière fois début décembre (une brebis morte, une mal en point). Mais d’autres font semblant et certains nous demandent… pourquoi notre chien n’est pas attaché ! Mais on est là pour bosser nous ! » « On nous remballe souvent, peste Thierry Hiriart. ‘Vous cherchez la merde ou quoi ?’ »
Jean-Marie Iputcha veut croire que les choses évoluent positivement depuis l’arrivée des policiers : « Il ne faut pas crier victoire, mais on voit du mieux, beaucoup plus de chiens en laisse. » Les éleveurs affectés récemment sont plus pessimistes. Exhortant à une « cohabitation bergers-randonneurs » (Andoni Cazenave), ils ont partagé leurs expériences sur les réseaux. Histoire d’accélérer la prise de conscience. Si les incivilités continuent, les agents intercommunaux pourront aussi désormais verbaliser les contrevenants.
Saisonniers et chiens errants
La totalité des attaques de troupeaux ne cessera pas pour autant. Les randonneurs n’en sont pas la seule cause. « Il y a aussi les chiens des saisonniers et les chiens errants », complète Jean-Marie Iputcha. Le maire ezpeletar a été appelé il y a un mois pour un carnage survenu à Larressore. « Le chien d’un saisonnier d’Espelette, de l’entreprise Sabarots. » Il avait fait la peau à huit brebis et s’en léchait les babines. « Beaucoup de saisonniers viennent avec des chiens, moi je leur demande systématiquement de les attacher », tente d’anticiper Thierry Hiriart. Le sujet reste circonscrit à quelques attaques, mais la vigilance semble de mise.
En 2022
Mai Quatre brebis de Panpi Olaizola (sasi ardi) sont tuées à Espelette lors de l’attaque par deux chiens de randonneurs (deux brebis d’un voisin périssent également lors de l’attaque). 3 décembre Une brebis d’Andoni Cazenave est tuée (manex tête rousse), une autre sérieusement blessée, à Itxassou, lors de l’attaque par deux chiens de randonneurs. Mi-décembre Huit brebis d’un éleveur de Larressore sont tuées lors de l’attaque par un chien de saisonnier du piment d’Espelette (établissement Sabarots). 30 décembre Deux brebis de Thierry Hiriart (manex tête noire), sérieusement blessées lors de l’attaque à Espelette par deux chiens échappés d’une habitation de Souraïde, doivent être euthanasiées. Une autre est blessée.
Elle est encore plus accrue pour les chiens errants, échappés à leurs propriétaires ou tout simplement abandonnés en rase montagne, passée la mode du déconfinement. Ciblé par des chiens de randonneurs à plusieurs reprises ces dernières années, Thierry Hiriart a cette fois vu son troupeau pris en grippe par deux chiens égarés. C’était vendredi 30 décembre : « J’ai été alerté par quelqu’un qui entendait des aboiements dans une prairie où j’avais mon troupeau. Deux chiens s’acharnaient sur une brebis. »
Combat inégal. Et si difficile à prévenir. Il arrive quand même que le préjudice (1), au moins financier, puisse être réparé. Les photos des toutous fous ont été postées sur Facebook.
Le propriétaire souraidar dépassé par la fuite de ses chiens s’est dénoncé et a promis de faire ce qu’il fallait. La perte morale, elle, n’est jamais compensée : « Voir sa brebis dépecée, ça fait très mal au cœur… »
- Une brebis adulte vaut environ 130 euros. Des dédommagements par les assurances peuvent exister, mais sous certaines conditions.
Pierre Mailharin
sudouest.fr