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Itxassou : l’usage du massif du Mondarrain bientôt encadré

Le massif du Mondarrain, à l’instar de la montagne basque, connaît une importante fréquentation de ses sentiers. Un règlement se dessine © Crédit photo : Archives Jean-Daniel Chopin

   

Du côté d’Espelette, Ainhoa et Itxassou, les élus planchent sur un règlement d’estive, dédié à l’activité pastorale comme de loisirs

L’usage du massif du Mondarrain : c’est l’enjeu d’une réflexion engagée au sein du pôle territorial Errobi. Il recouvre les pratiques pastorales comme de loisirs. « Ce n’est pas encore quelque chose de formalisé, mais nous avançons sur un règlement d’estive », présente Michel Ezcurra, l’adjoint à l’agriculture d’Espelette, lui-même éleveur de brebis.

Au départ de ce travail, la nécessité d’organiser la transhumance. « Un éleveur disait : ‘‘j’amène tant de brebis en haut’’ et on n’avait aucun document ou règlement pour lui dire : ‘‘non, tu dois en amener moins’’. » Or une partie des aides de la PAC (1), redistribuées localement, est indexée sur la taille des troupeaux en estive. Et l’enveloppe n’est pas extensible.

« Les communes doivent répartir ce qu’on appelle les aides de paiement des bases. La répartition se fait par nombre de têtes en transhumance. Il faut pouvoir l’anticiper. » Sans cadre, la tentation est grande de conduire dans les hauts pâturages le maximum d’ovins. L’élu ne le dira jamais ainsi, mais il s’agit de ne pas laisser les uns manger la laine sur le dos des autres. « On a constaté que des éleveurs qui transhument depuis des années, avec le même nombre d’animaux, touchent moins. »

Préserver la ressource

La question ne s’arrête pas à un juste partage des subsides européens. « On sait que le Mondarrain est surpâturé. Il y a trop d’effectifs et pas assez à manger. Il faut aussi réguler pour préserver les ressources. » Voilà pourquoi le règlement d’estive prévoit de sonder les éleveurs en amont, pour établir « un prévisionnel ». « Ils nous diront leurs intentions et une commission se réunira pour évaluer les choses. Ça pourra être plus ou moins, en fonction de la ressource. » Les élus qui planchent sur ce modus vivendi s’engagent à donner des réponses « assez tôt ». « Pour permettre aux transhumants qui ne pourront pas monter avec leur effectif habituel de trouver des solutions, vers d’autres estives. Je ne dis pas que c’est simple, mais c’est tout de même possible. »

Le règlement d’estive ne s’adressera pas seulement aux éleveurs. Les promeneurs et autres jouisseurs de la montagne devront s’y conformer. Leur nombre grandit. « Je ne sais pas si c’est l’effet du confinement, mais il y a eu du monde cette année. » Si le randonneur respecte le milieu et prend globalement soin de ne pas laisser de traces polluantes de son passage, il accède aux chemins en voiture. « Le week-end où il a neigé, ici, à Pinodieta, il y avait des voitures garées des deux côtés de la chaussée. Le laitier, qui vient collecter la production dans les fermes, n’a pas pu passer. Moi aussi, avec mon tracteur, j’ai été bloqué. »

Laissés sans laisse

Michel Ezcurra pourrait décliner les exemples à l’envi. Comme celui de cet éleveur qui devait « ramasser les pottoks avec ses enfants ». « Il y avait un groupe de personnes. Elles se sont écartées pour faire la place, mais des deux côtés du chemin, au lieu de se positionner d’un seul. Les chevaux n’ont plus avancé. Ils sont restés là. » L’anecdote relève plus de la méconnaissance que de la mauvaise volonté, mais elle dit les problèmes de cohabitation.

Et puis ce monde-là en profite souvent pour promener le chien. « Les éleveurs nous font remonter des soucis. On a mis des panneaux pour demander de les tenir en laisse, mais c’est peu respecté. » Avec les élus de Bidarray et du secteur du Baigura, l’Ezpeletar envisage « une police intercommunale ». « Il faut bien que quelqu’un donne les amendes… » Mais avant de distribuer les douloureuses, un été de prévention pourrait voir un préposé aux bonnes pratiques arpenter les sentiers. « On en discute entre Itxassou et Espelette. »

(1)Politique agricole commune.

Pierre Penin
sudouest.fr

 

Un projet de « taxi » solidaire

Un groupe de citoyens souhaite mettre en place un « taxi » solidaire de proximité pour lutter contre l’éloignement. © Crédit photo : Photo dr

   

Dans le cadre du Budget participatif 64, un groupe de citoyens souhaite mettre en place un taxi solidaire de proximité.

L’objectif est d’acquérir un véhicule qui servirait de « taxi » pour instaurer un service qui, à raison de deux fois par semaine dans un premier temps, ferait la liaison entre le domicile des Itsasuars et le centre du village. Le but étant d’aider les villageois isolés, à mobilité réduite, dans l’incapacité de conduire ou dépourvus de moyens de déplacement, à se déplacer et répondre à certains de leurs besoins.

Diverses utilisations

Il serait ainsi utilisable pour des rendez-vous médicaux, aller chez les commerçants, aux services de soins, au cimetière, emprunter la navette Txik-Txak, rejoindre d’autres destinations en train ou en bus et aller au marché d’Espelette.

La mairie soutient cette initiative, avec le CCAS, et invite la population à voter (1) pour cette initiative au service de tous. Les projets les plus plébiscités seront financés.

Joseph Maya
sudouest.fr

 

Le Mondarrain uniformisé : taxes et probablement police intercommunale.

Lors du conseil municipal du 17 décembre, Michel Ezcurra est revenu sur le règlement intercommunal, développé sur les communes d’Espelette, Ainhoa et Itxassou. Il a rappelé que les véhicules sont interdits en montagne, hors activité de chasse. Cette interdiction n’a pas toujours été unanime, Espelette autorisant auparavant les engins motorisés, à l’inverse des deux autres communes voisines. Une uniformisation plus cohérente. « Tous les 4×4, c’est archi-interdit ! J’en ai déjà chopé en haut », ajoute le maire, Jean-Marie Iputcha. Il a, par ailleurs, annoncé le projet d’une police intercommunale, « c’est en discussion avec l’Agglo ».

Taxes

Les trois taxes proposées pour le bétail profitant des pâturages du Mondarrain sont, annuellement, de 1,25€ par tête d’ovin ou caprin, 10 euros par tête de bovin ou équin et 30 euros par tête de betizu (race de vache) domestique. Une augmentation des tarifs en vue de réduire le cheptel de betizu domestiques.

« En 2014, on a fait le choix de garder les betizu sauvages. Si on met trop de domestiques, le comportement des sauvages va changer. Le comité nous avait prévenus et c’est ce qui commence à arriver », a souligné Michel Ezcurra. Au vote, unanimité des voix.

Mathilde Bauthier
sudouest.fr