À Itxassou, des saisonniers employés pour filtrer la circulation au Pas de Roland
Sacha est étudiant, employé par la commune d'Itxassou pour la saison. Sa mission : filtrer les véhicules au niveau du Pas de Roland. © Radio France - Alia Doukali
Face à l'afflux de visiteurs au Pas de Roland, à Itxassou, au Pays Basque, la mairie emploie des saisonniers chargés de filtrer la circulation. Objectif : inciter les promeneurs à laisser leur véhicule dans la commune pour continuer la visite à pied.
C'est un lieu bucolique, dans l'arrière-pays basque, apprécié des marcheurs et des amoureux de la nature. Le Pas de Roland accueil de nombreuses personnes, particulièrement durant la saison estivale. Pour y accéder, il faut passer par la commune d'Itxassou, et emprunter une route sinueuse, bordée par la Nive, entre les montagnes basques. Sur cette route, difficile de se croiser en voiture. Alors en période de forte affluence, en particulier durant l'été, c'est la pagaille sur la départementale D 343 au niveau du Pas de Roland.
Pour palier le blocage récurrent du trafic, la mairie d'Itxassou met en place un filtrage de la circulation, depuis trois ans. "On installe des saisonniers pour essayer de mieux orienter les gens qui viennent en voiture," explique Michel Setoain, adjoint en charge de la voirie à la mairie d'Itxassou.
Filtrer la circulation
Des étudiants sont donc employés durant la saison touristique, entre les mois de juin et d'août. "Je suis installé dans une cabane, stratégiquement à l'entrée du Pas de Roland. Mon travail, c'est de dissuader les automobilistes de passer par là s'ils veulent se rendre au Pas de Roland", raconte Sacha, étudiant en droit, employé par la mairie d'Itxassou.
Les personnes qui souhaitent se diriger vers le Pas de Roland sont invitées à se garer sur le parking situé à proximité de l'église Saint-Fructueux, à Itxassou. "En plus, c'est beaucoup plus agréable pour eux, estime Michel Setoain. En voiture, ça n'a aucun intérêt, vous ne voyez rien du paysage, vous êtes trop occupé à éviter les marcheurs à droite et les rochers à gauche."
Les riverains de la commune et les usagers des commerces alentours peuvent passer sans problème, précise Sacha : "Il y a des habitants qui vivent après le Pas de Roland, des personnes qui vont dans les commerces, on a aussi beaucoup de clubs de rafting qui passent par ici… L'objectif ce n'est pas de bloquer tout le monde, il faut faire le tri", détaille le saisonnier. Environ 50 % de la circulation est détournée, "ce qui est beaucoup", selon l'adjoint en charge de la voirie, Michel Setoain.
Mesure de sécurité
En plus de fluidifier le trafic, ce dispositif permet aussi aux secours de pouvoir travailler dans de meilleures conditions. Il y a trois ans, avant la mise en place du barrage, les pompiers mettaient près de 30 minutes pour traverser le Pas de Roland. "Ce n'était pas convenable, ils nous avaient demandé de trouver une solution", explique Michel Setoain.
Désormais, en cas d'accident, les saisonniers sont avertis, ils sont chargés de fermer la circulation pour permettre le passage des secours. "D'après les derniers tests, maintenant, il faut environ trois minutes pour accéder au site", raconte l'adjoint à la mairie d'Itxassou.
Des parkings saturés
Si la mesure fonctionne pour ce qui est de la gestion du trafic, certains habitants de la commune se retrouvent impactés. C'est le cas de Jean-François. Sa maison se situe juste en face du parking de l'église Saint-Fructueux, à Itxassou. "Il y a beaucoup de monde l'été, alors une fois que le parking de l'église est rempli, les gens se garent dans la rue, et on a du mal à rentrer chez nous", explique ce père de famille.
Il y a plusieurs mois, Jean-François avait signé la pétition lancée par les habitants du quartier, pour qu'un sens interdit soit installé. La mairie a installé le panneau, mais il n'est pas toujours respecté, confie Jean-François. : "Il n'est pas précisé sur les GPS, alors quand les gens arrivent devant, ils ne savent pas trop comment faire." Deux autres parkings sont proposés aux promeneurs, école et biena, mais c'est celui de l'église qui est le plus prisé en raison de sa proximité avec le pas de roland.
Alia Doukali
France Bleu
Itxassou : du désordre au tri avec Maider Couillet
Maider Couillet vient de créer son entreprise de rangement. Ses conseils et sa bienveillance sont au service de votre intérieur. © Crédit photo : M. C.
À Itxassou, Maider Couillet vient de créer Arina - comprendre, la légèreté en basque - son entreprise de « home organiser », autrement dit de conseillère en rangement. Présent dans les grandes agglomérations, ce concept récent, popularisé par la japonaise Marie Kondo, a pour objectif de créer un environnement serein où chaque objet est à sa place, sans excès.
À Bordeaux, une formation spécifique lui a permis de devenir une coach habilitée à trier, désencombrer et organiser un intérieur avec méthode et bienveillance. Sa carrière professionnelle construite dans les domaines de la qualité et du médico-social renforce son appétence pour les échanges, l’ordre et l’esthétisme.
« Après un temps de diagnostic, il ne s’agit pas d’imposer mes conseils, mais de prendre cette étape de rangement comme un jeu où l’on détermine l’endroit à désencombrer en établissant un plan d’action. Tous les objets ont une valeur sentimentale, cela prendra du temps et rendra clairvoyant celui qui paraît un peu dépassé au départ », confie l’experte.
« Depuis longtemps, j’aime trier, classer, étiqueter… Chez moi, mes enfants m’aident volontiers, il n’y a pas de dogmes. Je me rends compte qu’un rangement réussi a un impact sur notre bien-être, sur la réalisation des tâches domestiques et fait gagner un temps précieux. Parfois, il faudrait consommer le strict nécessaire », dit-elle en souriant.
Démarche écologique
Sa mission, philosophique et sociologique tient à la lecture d’un livre intitulé « L’Art de la simplicité » écrit par l’essayiste française Dominique Loreau. En 2005, l’auteure, inspirée par le mode de vie japonais, racontait comment les citadins nippons étaient stressés de devoir chercher des affaires égarées.
Dans le Pays basque intérieur, Maider Couillet souhaite aider les personnes âgées et les jeunes couples qui voudraient s’inscrire dans cette démarche écologique en forte progression dans la société. D’une voix claire, elle rappelle enfin son credo : « simplifier sa vie, c’est l’enrichir ! ». Pour réussir, sa stratégie numérique va bientôt s’étoffer.
Renseignements au 06 43 02 43 99 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Pierre-Alexandre Carré
sudouest.fr
quatre militants d’Ostia convoqués devant le tribunal pour dégradations dans une agence immobilière
En décembre 2022, plusieurs militants d’Ostia avaient déversé de la terre et de la paille dans une agence Bouygues Immobilier. © Crédit photo : archives Nicolas Mollo
Quatre personnes ont été interpellées ce mardi 7 novembre, au matin, près d’un an après une intrusion dans une agence Bouygues immobilier, à Anglet. Ils seront jugés en mars pour dégradations. Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées à Bayonne et Cambo pour dénoncer ces arrestations
Quatre militants du collectif Ostia ont été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés, ce mardi 7 novembre, à l’aube, par le service de police de Bayonne. Ils ont été placés en garde à vue. Ces deux hommes et ces deux femmes sont soupçonnés d’avoir pris part à l’envahissement d’une agence Bouygues Immobilier d’Anglet. Ils ont été remis en liberté dans l’après-midi, avec une convocation devant le tribunal correctionnel pour le 12 mars 2024. Ils seront jugés pour dégradations et refus de se soumettre aux prélèvements d’empreintes. Devant les enquêteurs, les gardés à vue ont fait usage de leur droit au silence.
Le 17 décembre 2022, Ostia avait déversé de la terre et de la paille à l’intérieur du local de Bouygues pour marquer son opposition au projet Marienia, à Cambo-les-Bains. Une maquette du projet avait aussi été recouverte. Cet ensemble de 94 logements, dont une partie de logements sociaux, sur un terrain de 3,7 hectares suscite l’opposition des défenseurs des terres agricoles.
« La problématique du logement et du foncier ne se réglera pas en arrêtant des militants politiques à 6 heures à leur domicile »
Rassemblements de soutien
Le parti politique EHBai s’est fendu d’un communiqué pour dénoncer ces arrestations. « La problématique du logement et du foncier ne se réglera pas en arrêtant des militants politiques à 6 heures à leur domicile, mais en garantissant à tous les habitants le droit de travailler et vivre au Pays basque », écrivent ses auteurs. EHBai a appelé à participer au rassemblement de soutien organisé par Ostia à midi, devant le commissariat de Bayonne.
À 11 h 30, une soixantaine de personnes ont mis en place un sit-in, en musique. La circulation a été gênée sur l’avenue de Marhum. Les manifestants l’ont bloquée complètement à partir de midi, avec une banderole « Terres agricoles en danger, occupons Marienia ». Ils étaient alors plus d’une centaine. « Nous avons revendiqué à Cambo ce que nous souhaitons pour tout le Pays basque : une agriculture paysanne. Par sa justice et sa police, l’État nous criminalise », a dénoncé l’une des manifestantes, au micro. De nombreux lycéens de Bernat-Etxchepare ont rejoint le rassemblement, aux alentours de 12 h 30, l’un des interpellés travaillant dans l’établissement scolaire. En début d’après-midi, les allées Paulmy ont également été bloquées.
À 19 heures, plus de 300 personnes ont répondu à un nouvel appel au rassemblement lancé par la Confédération paysanne du Pays basque (ELB) et le collectif Lurzaindia pour la préservation des terres agricoles, sur le parvis de la mairie de Cambo. Elles ont dénoncé « des interventions policières violentes dès l’aube », « des intimidations inacceptables de militants » et « l’utilisation démesurée de moyens répressifs ».
Présente, la cheffe d’opposition municipale, Argitxu-Hiriart Urruty, a réaffirmé son opposition au projet Marienia : « Comme vous le voyez, nous sommes déterminés. » Elle s’est insurgée contre « la bétonisation des terres agricoles », incompatible selon elle avec la lutte contre le dérèglement climatique. « La perte des terres pour les paysans est insupportable. Je condamne l’entêtement des promoteurs immobiliers et j’en appelle donc aux élus de Cambo et à la CAPB pour qu’il n’y ait pas d’escalade dans cette affaire », a-t-elle poursuivi.
Yoann Boffo
sudouest.fr