Un concert hommage à l’ancien chef d’orchestre, Albert Kaempf, né à Itxassou
Annie et Fabien Murillo, respectivement présidente et chef d’orchestre de l’Estudiantina de Ciboure, rendront hommage le 6 mai à leur père et grand-père, le passionné de mandoline Albert Kaempf. © Vincent Dewitte
L’Estudiantina de Ciboure célébrera le 6 mai le centenaire de la naissance de son ancien directeur et chef d’orchestre, Albert Kaempf. À la baguette, pour la première fois, son petit-fils, Fabien Murillo.
Plaisir et émotion se mêlent dans la voix de Fabien et Annie Murillo au moment d’annoncer un concert hommage à Albert Kaempf, le vendredi 6 mai, en l’église Saint-Vincent de Ciboure. La toujours présidente et professeure de l’Estudiantina de Ciboure et son tout nouveau chef d’orchestre y mettent d’autant plus de cœur qu’il s’agira ce soir-là d’honorer le centenaire de la naissance de leur père et grand-père, l’ancien directeur, professeur et chef d’orchestre de l’école cibourienne fondée en 1912.
Né en 1921 à Itxassou, Albert Kaempf était tout à la fois professeur d’éducation physique (à Lantabat, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Ciboure et Souraïde), rugbyman émérite du SJLO (il fut même international à XV et à XIII) et musicien hors pair. Ce passionné de mandoline, amoureux des sérénades, avait repris après-guerre la direction de l’Estudiantina Donibandarrak de Saint-Jean-de-Luz. Il avait ensuite eu à cœur de relancer l’école de musique de Ciboure, en 1958.
Une aventure familiale
Les destinées de celle-ci furent rapidement confiées à sa fille et élève, Annie Murillo, avec une spécialité guitare qui permit notamment à son fils aîné, Patrick Murillo, et Christophe Duverger d’obtenir des médailles d’or du conservatoire de Bayonne. Seule aux commandes de la petite structure associative depuis le retrait de son père, en 1997, l’enseignante bénévole parvint, comme son père le fut autrefois, à transmettre le virus de la mandoline et de la guitare à ses fils, Patrick et Fabien. Le second en a fait sa profession. Le second dirigera pour la première fois l’orchestre de l’Estudiantina ce vendredi 6 mai.
Le petit-fils d’Albert Kaempf et jeune frère de l’ancien chef d’orchestre (de 2010 à 2018) portera à travers cet hommage un héritage plus que centenaire. Sa baguette prolongera surtout le plus grand souhait de son grand-père, « continuer à faire vivre la mandoline, en renouvelant sans cesse son répertoire », souligne le fier descendant.
Comme une conversation
Cette partition spéciale, nommée « Conversation avec Albert Kaempf », a été conçue autour des « œuvres qu’il aimait diriger et qu’il nous faisait jouer, comme s’il les avait lui-même choisies », explique-t-il. Fidèle à ce qu’il était, ce programme doit avant tout permettre aux 35 musiciens de l’orchestre cibourien de « présenter toutes les facettes de l’instrument », complète-t-il.
Fabien Murillo évoque une première partie plus populaire, de Macciochi à Strauss et de Matias Marquez Garcia à Maurice Ravel, « dont il avait des souvenirs quand il était enfant », souligne-t-il. Le second acte sera plus classique, avec notamment un concerto pour 4 violons de Vivaldi, une fugue de Bach pour orgue et l’allegretto de la 7e symphonie de Beethoven ; « son compositeur favori et le dernier morceau qu’il a écouté », annote-t-il.
Décédé en 2013, Albert Kaempf aimait à répéter qu’« il n’y a pas de grande et de petite musique, il y a de la bonne et de la mauvaise musique, et surtout de la musique qui touche le cœur ».
Début du concert à 20 h 30. Participation libre. Plus de renseignements au 06 03 64 39 69.
Vincent Dewitte
sudouest.fr
Place au joko berri à Itxassou
Sacré dimanche au Moderne, Jon Saint-Paul (en rouge) vise une nouvelle victoire ce mercredi à Itxassou, le village de Baptiste Ducassou (en blanc). © Crédit photo : Bertrand Lapègue
La classique du demi-trinquet débute ce mercredi à Itxassou. Les meilleurs pilotari sont en lice jusqu’au 14 mai, date de l’épilogue du trophée Atharri.
Quelques jours à peine après la finale fédérale disputée dimanche au trinquet Moderne, les pilotari vont prendre la route de la cité de la cerise. Pas de répit pour les cadors, qui vont débuter à Itxassou, au village du malheureux finaliste Baptiste Ducassou, la saison des tournois comptant pour le circuit Esku Pilota.
À tout seigneur tout honneur, c’est Jon Saint-Paul le jeune champion de France, fraîchement sacré au temple de verre bayonnais qui va ouvrir les hostilités ce mercredi soir (19 heures). Initialement prévu, Peio Larralde qui s’est fait poser trois points de suture à la tête dimanche soir, est contraint de renoncer. C’est donc associé à Antton Monce, que Jon Saint-Paul va affronter la paire Mattin Olçomendy-Luis Sanchez. Titré l’an passé en compagnie du gaucher Philippe Bielle, l’arrière de Pampelune est déterminé à réaliser le doublé.
Duel à distance
Le second barrage donnant accès aux demi-finales opposera à 20 h 15, les binômes Mickaël Darmendrail-Peio Guichandut et Eñaut Echeverria-Ximun Lambert. Un choc qui opposera quatre pilotari revanchards. Les vainqueurs de la partie inaugurale de ce mercredi soir, affronteront samedi (18 heures), dans le cadre de la 1re demi-finale, le duo Philippe Bielle-Baptiste Ducassou.
Les autres heureux élus seront confrontés samedi à 19 h 15, à la paire Mathieu Ospital-Andoni Iphar. « Malheureusement nous déplorons le forfait de Peio Larralde qui a subi un choc à la tête lors de la finale fédérale, nécessitant quelques jours de repos. Les équipes sont homogènes, ce qui augure de parties indécises », livre Xan Parachu le président d’Itsasuarrak, club organisateur. Effectivement, on peut s’attendre à une compétition spectaculaire, avec en point d’orgue un duel musclé à distance entre Philippe Bielle et Luis Sanchez, deux grands spécialistes du genre. La finale de la 17e édition du trophée Atharri, sera disputée le samedi 14 mai (17 heures).
Andde Bello
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Main nue : Peio Larralde et Jon Saint-Paul au firmament
Peio Larralde et Jon Saint-Paul sont passés par tous les états lors de cette finale de plus d’une heure et demie. © Crédit photo : Bertrand Lapègue
Ce dimanche à Bayonne, au terme d’une somptueuse finale (95 minutes), Peio Larralde et Jon Saint-Paul ont coiffé la boïna face à la paire Olçomendy-Ducassou (40-38).
La finale du championnat fédéral main nue Elite pro par équipes a consacré Peio Larralde et Jon Saint-Paul ce dimanche à Bayonne, au trinquet Moderne. Disputé devant la foule des grands jours, le choc a tenu toutes ses promesses. Larralde et Saint-Paul, sous pression après une entame pourtant réussie (13-3, 23-23, 23-28, 28-28,33-33), ont retrouvé les ressources nécessaires pour déborder au prix d’un dernier coup de reins, Mattin Olçomendy et Baptiste Ducassou (40-38).
Le jeune Jon Saint-Paul pris pour cible par ses rivaux, notamment de son adversaire direct qui a évolué par moments comme en place libre, n’a pas craqué. Il s’en est fallu de peu. Usant de frappes énormes azpitik (de bas en haut), l’Itsasuar qui a engrangé au passage sept filets au fond de la kantxa (3 directement), a, dans le sillage d’un Mattin Olçomendy prompt à éviter la volée de son illustre vis-à-vis, failli réussir dans son entreprise de « démolition ».
Plongeon gagnant
Mais voilà, le virtuose Peio Larralde à la volée et l’apuño dévastateurs a réussi dans un moment clé, lorsque son allié donnait des signes de fatigue, la prouesse de fouiller le filet de la gauche, via le pan coupé et la paroi de verre. Trois points de classe suivis par un 4e filet direct de Jon Saint Paul soudain revigoré (37-34, 39-35). « Jon a été très sollicité, mon rôle est de prendre mes responsabilités lors de ces séquences compliquées. On aurait pu, mais non ; dans le haut niveau, il n’y a pas de place au doute. Ce 6e titre me ravit, je ne réalise pas encore. C’est sûr, je vais continuer à travailler dur pour essayer d’en gagner d’autres ».
Le meilleur sera pour la fin. Revenus dans la partie, après un petit péché de gourmandise de l’avant haspandar, les blancs retrouvent des couleurs. Fidèle à sa stratégie, Olçomendy bute en « bombe » au filet du fond et Ducassou aligne deux nouveaux filets en force (39-38). Bousculé au fond du trinquet, Saint-Paul qui voit la pelote prendre l’arrête de la planche, renvoi la pelote au mur au prix d’un plongeon désespéré.
Lors d’un échange à couper le souffle, la pelote est ensuite déviée du xilo, sur la meilleure main de Peio Larralde. Cette fois pas d’amortie, d’une frappe latérale sèche, il loge le cuir au 4e filet via le rebond. Perclus de crampes, il restera prostré au sol, les bras levés au ciel. « Je ne sais pas trop comment j’ai réussi à retourner cette pelote qui filait au filet. Je plonge et je mets la main », livrait Jon Saint-Paul, les yeux embués par l’émotion. Pour sa 1re participation, du haut de ses 24 printemps, l’ancien sociétaire du club Lau Herri touche au but. Mattin Olçomendy et Baptiste Ducassou quant à eux devront encore patienter pour toucher le Graal. « On a manqué notre entame et laissé beaucoup d’énergie pour pouvoir revenir. À l’entrée de la dernière dizaine, on n’a pas réussi à breaker », regrettait le sextuple champion en tête à tête.
Andde Bello
sudouest.fr